Découvrez la mystérieuse histoire de l’île d’anticosti, ce «joyau» du St-Laurent.
Tout au long de l’histoire tumultueuse et parfois mystérieuse de l’île d’Anticosti, plusieurs ont osé apprivoiser le « joyau » du St-Laurent. Ce continent perdu d’une beauté sauvage, émergeant de ce qui était autrefois la mer Champlain, a une histoire digne d’un récit de navigateur. En effet, elle a connu des naufrages, la famine, le cannibalisme, la piraterie, la démence, l’avidité, les débâcles de la colonisation et finalement la faillite et la ruine. L’île d’Anticosti est un endroit où le danger et la beauté s’unissent magnifiquement.
De la mer, le tableau qu’offre la vue de la côte de l’île montre des falaises de calcaire dentelées qui émergent de l’eau et forment comme une scie géante. Un toit vert émeraude de forêts boréales borde les côtes, ce qui contraste nettement avec les eaux côtières bleues. Les pâles falaises, grottes et canyons de calcaire se sont formés de l’accumulation des dépôts de sédiments, d’anciennes créatures marines et de corail il y a de cela plus de 400 millions d’années. Les glaciers ont enseveli et compressé l’île durant la dernière période glacière. Au fur et à mesure que la glace s’est retirée et que l’île a émergé, les particularités du calcaire ont commencé à se former à cause du ruissellement de l’eau de mer.
Jacques Cartier Jacques Cartier, l’explorateur et l’aventurier, a condamné l’île d’Anticosti comme étant la terre que Dieu a donnée à Caïn. Il a souvent fait référence à l’île en tant qu’île porte-malheur et qu’île la plus étrange au monde, à cause des récifs et des rochers sournois de ses côtes que le courant du Labrador rafraîchit.
1680
Louis Jolliet Né dans la ville de Québec, il fut le premier seigneur d’Anticosti et le premier à y ériger des installations permanentes. C’est en 1680 que Louis XIV lui concède l’île en récompense de ses voyages d’exploration au Mississippi et à la Baie d’Hudson. Jolliet, sieur de Mingan et d’Anticosti, y exploite le commerce du saumon et une ferme jusqu’en 1690, année où la flotte de Phips, en route pour attaquer Québec, brûle ses installations. À sa mort, en 1700, l’île est partagée entre ses trois enfants qui n’y feront aucun développement significatif.
1895
Henri Menier En 1895, un chocolatier de France, Henri Menier, a acheté l’île d’Anticosti. M. Menier était tombé amoureux de l’île et conscient de la viabilité écologique de l’île dans l’avenir, il a commencé à introduire la majorité des espèces d’animaux qui y vivent aujourd’hui. Il a donc relâché le chevreuil, le bison, le wapiti, le caribou, le renard, certaines grenouilles, le tétras et le lièvre. Des 220 chevreuils qui ont été relâchés au départ, la population s’élève maintenant à plus de 50 000 têtes. Plusieurs des autres espèces chassables n’ont pas aussi bien survécu. En effet, l’orignal, ou élan d’Amérique, est toujours présent, mais en quantité beaucoup plus restreinte, tout comme le lièvre, les grenouilles et le tétras. Port-Menier, la seule ville de l’île, a été nommé en l’honneur du chocolatier et compte aujourd’hui une population de 180 habitants.
1939
D’un grand intérêt dans l’histoire Juste avant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement nazi allemand a essayé d’acheter l’île d’Anticosti avec le prétexte de vouloir investir dans son industrie forestière et la développer. Des documents historiques attestent aussi que les Allemands avaient des intentions cachées : les profondes cavernes sous-marines naturelles auraient été idéales pour cacher les U-boot qui auraient servi contre les bateaux de la marine marchande dans l’Atlantique.
1974
Le gouvernement du Québec L’île d’Anticosti a appartenu à diverses compagnies forestières, en particulier à la Consolidated Bathurst. En 1974, le gouvernement du Québec a acheté l’île d’une entreprise de bois d’oeuvre et transforma l’île d’Anticosti en réserve faunique provinciale. Grâce au développement et aux fusions avec d’autres concessions privées existantes, Safari Anticosti possède maintenant un peu plus de 25 %, soit, 2000 kilomètres carrés, de l’île.